Information du : 16/07/2021

Une histoire d'amour et de désir

Leyla Bouzid a développé en 2016 le scénario de son deuxième long métrage, Une histoire d'amour et de désir, à Brignogan dans le cadre de la sélection annuelle du Groupe Ouest. Après avoir fait la clôture de la Semaine de la critique lors du dernier Festival de Cannes, le film est sorti dans les salles le 1er septembre. A cette occasion le Groupe Ouest l'a invité pour une séance le samedi 18 septembre. Profitant de sa venue, nous aurons le plaisir de la recevoir le jeudi 16 à Callac et le vendredi 17 à Penmarc'h où vous pourrez également voir ou revoir son premier long métrage, À peine j'ouvre les yeux.

Ahmed, 18 ans, français d’origine algérienne, a grandi en banlieue parisienne. Sur les bancs de la fac, il rencontre Farah, une jeune Tunisienne pleine d’énergie fraîchement débarquée à Paris. Tout en découvrant un corpus de littérature arabe sensuelle et érotique dont il ne soupçonnait pas l’existence, Ahmed tombe très amoureux de cette fille, et bien que littéralement submergé par le désir, il va tenter d’y résister.

"Je souhaitais filmer un jeune homme qui ne parvient pas à vivre pleinement son sentiment amoureux. Un jeune homme timide, littéralement submergé par le désir mais qui y résiste. Un jeune homme de culture arabe, parce que c’est la culture que je connais le mieux, qui doute, qui a des fragilités, qui n’assume pas ses élans de vie.

C’est ainsi que s’est dessiné le portrait d’Ahmed, ce jeune Français d’origine algérienne qui a grandi en banlieue parisienne. Réservé, il cultive son monde intérieur. Passionné de lecture, il fait le choix de faire des études de lettres à la Sorbonne. Dès le départ, la question de sa place dans cet espace et de sa légitimité à ses propres yeux se pose. Cette question est décuplée par la rencontre avec Farah qui elle, même si elle vient de plus loin, n’a pas d’interrogations particulières à ce sujet.

Il y avait pour moi une nécessité d’explorer l’intimité d’Ahmed, de filmer sa part de mystère, tenter ainsi de le comprendre. Sa résistance me semblait particulièrement résonner dans ce territoire périphérique où le sentiment amoureux est souvent traversé de non-dits. Là, où l’image d’une virilité exacerbée domine, j’ai voulu redonner une vraie place à la fragilité masculine et accorder une part signifiante à sa sexualité."

"C’était un défi dès l’écriture du film d’arriver à raconter cette résistance intime, de montrer un problème non palpable, qui vient de l’intérieur. Il ne fallait pas qu’il y ait une unique raison à la résistance d’Ahmed et au temps que les choses doivent prendre pour lui, mais un ensemble de paramètres, de données qui le constituent et qui parfois remontent à loin : le dilemme dans la culture arabe entre amour pur et jouissance (qui est omniprésent en banlieue mais de manière déformée), la sublimation de l’amour, la peur de ne pas savoir, l’impossibilité de se référer à un aîné… Chez Ahmed, tous ces éléments se cristallisent. Il s’agissait de tisser cet ensemble de sentiments contradictoires qui traversent Ahmed et l’agitent, d’appréhender la complexité de sa personnalité, le tiraillement, le dilemme, sans les simplifier ou les justifier par une seule et unique raison.

Comme dans mon premier film, il s’agit d’un récit initiatique et Ahmed va, d’une certaine manière, s’émanciper. Mais là où A peine j’ouvre les yeux reposait sur une construction narrative en trois actes avec des ruptures dramatiques, ici l’émancipation s’opère par petites touches progressives, à travers l’évolution du sentiment amoureux, mais aussi la rencontre avec la littérature érotique arabe, l’écriture, la puissance des mots."

- Leyla Bouzid, extraits du dossier de presse

"Pour mettre en scène ce jeu du chat et de la souris érotico-sentimental miné par des blocages culturels, Leyla Bouzid utilise son outil de prédilection, sa caméra, nous offrant des images d’une sensualité inouïe qui créent l’émoi de façon inédite. " (Le Parisien)

" Un film qui s'impose en toute discrétion comme l'un des plus beaux et nécessaires de la rentrée. " (Marianne)

" Un bijou à ne pas manquer. " (Ouest France)

" Une merveille lumineuse. " (Sud Ouest)

" Un film incandescent, tout en sensualité délicate. " (20 minutes)

" On reste envoûté par la beauté généreuse de ce film. " (Bande à part)

" Récit initiatique sur la carte du tendre, "Une histoire d'amour et de désir" est un poème intemporel qui a tout compris des enjeux contemporains. " (Cinéma Teaser)

" La voix off et la bande son orchestrée par des instruments tel que le oud, sorte d’écho aux racines arabes, effleurent les fantasmes qu’Ahmed ne peut se résoudre à assouvir. Le choix délicat des teintes et des lumières opérées par Sébastien Goepfert, saisit les peaux et les chairs avec poésie et subtilité, répondant ainsi à la finesse de la littérature arabe qui n’a cessé, surtout à l’époque de son âge d’or, de chanter les louanges de l’amour et du désir. " (Culturopoing)

" On est séduit par la grâce, l’amabilité et la sensualité de cet hymne à l’amour, qui procède d’une noble aspiration à une forme de romantisme contemporain. " (Les Dernières nouvelles d'Alsace)

" Auréolé du valois de diamant récompensant le meilleur film et du prix du meilleur acteur couronnant Sami Outalbali au Festival du film francophone d’Angoulême, qui s’est achevé dimanche, Une histoire d’amour et de désir confirme les promesses entrevues dans À peine j’ouvre les yeux, le premier long métrage de Leyla Bouzid. " (L'Humanité)

" Grand prix du Festival du film francophone d’Angoulême, ce film gracieux évoque les résistances d’un jeune homme face à ses sentiments pour une camarade de fac. " (La Croix)

" Sami Outalbali est très juste dans le rôle de ce jeune arabe frustré, écrasé par les conventions, les interdits, le regard des autres. Face à lui, Zbeida Belhajamor est une Farah magnifique. " (Le Figaro)

" À la fois intellectuel et organique, poétique et sensuel, ce film parvient à un équilibre parfait entre la pudeur dans sa façon de montrer l'éveil à la sexualité ou la nudité et l'audace du verbe, qui décrit sans détour l'ardeur des sentiments et des fantasmes. " (Le Journal du dimanche)

" Il suffit de quelques plans – l’étrangeté de gouttes d’eau sur une paroi vitrée (ils finissent par révéler un corps nu sous la douche), la vérité d’une volée de visages anonymes saisis dans un RER matinal – pour savoir que ce deuxième long-métrage, ovationné à la Semaine de la Critique au dernier Festival de Cannes, va nous couper le souffle. " (Le Nouvel Observateur)

" Ahmed fait la connaissance de Farah à l’université. Les deux jeunes gens se plaisent, mais la séduction ne se fera pas sans complications. Leyla Bouzid confirme l’étendue de son talent avec ce second long métrage sur l’être et le paraître, tout en subtilité. " (Les Fiches du cinéma)

UNE HISTOIRE D'AMOUR ET DE DÉSIR

Un film de Leyla Bouzid
France - 2021 - 1h42
avec Sami Outalbali, Zbeida Belhajamor et Diong-Kéba Tacu
Sélection Semaine de la critique, Cannes 2021

Dans la presse

L'INVITÉE :
LEYLA BOUZID

Leyla Bouzid a grandi à Tunis où elle est née en 1984. En 2003, elle part à Paris étudier la littérature française à la Sorbonne puis intègre La Fémis section réalisation. En 2015 elle réalise Soubresauts (Mkhobbi Fi Kobba), son film de fin d’études, en Tunisie quelques mois avant la révolution. Elle choisit ensuite de tourner le moyen-métrage Zakaria dans le sud de la France avec des comédiens non professionnels. À peine j'ouvre les yeux, son premier long-métrage, a été sélectionné dans de nombreux festivals internationaux et a remporté plus de 40 prix, avant de connaître un vrai succès lors de sa sortie en salles quasi simultanée en France et en Tunisie.

Leyla Bouzid a fait partie de la sélection annuelle du Groupe Ouest 2016 où elle a développé le scénario d'Une histoire d’amour et de désir, son deuxième long métrage qui a fait la clôture de la Semaine de la critique à Cannes 2021.

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