Information du : 06/03/2019

Sibel

Guillaume Giovanetti et Çagla Zencirci - que nous les avions reçu pour leur premier long-métrage, Noor - seront dans les salles du réseau du 15 au 17 mars pour présenter leur troisième film, Sibel, un conte magnifique qui nous emporte dans une région isolée de Turquie où l'on parle encore un ancestral langage sifflé...

Sibel, 25 ans, vit avec son père et sa sœur dans un village isolé des montagnes de la mer noire en Turquie. Sibel est muette mais communique grâce à la langue sifflée ancestrale de la région. Rejetée par les autres habitants, elle traque sans relâche un loup qui rôderait dans la forêt voisine, objet de fantasmes et de craintes des femmes du village. C’est là que sa route croise un fugitif. Blessé, menaçant et vulnérable, il pose, pour la première fois, un regard neuf sur elle...

"En 2003, nous avions acheté le livre « Les langages de l’humanité », un pavé de 2000 pages d’une
érudition à couper le souffle. Un paragraphe anecdotique y mentionnait l’existence d’un petit village au nord-est de la Turquie où les habitants parlaient une langue sifflée (...) Alors que nous voyagions dans la région de la Mer Noire en Turquie en 2014, la langue sifflée est revenue à notre esprit, et nous avons cherché le village en question (...) Nous avons découvert Kusköy - qui signifie village des oiseaux. Nous craignions un peu que ça ne soit que du folklore, que seuls quelques vieux parlent cette langue. Ça n’a pas été le cas. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, ce n’est pas une langue éteinte. La langue sifflée n’est pas un code comme le Morse mais une véritable retranscription en syllabes et en sons de la langue turque. Dès lors, on peut tout dire. Absolument tout."

"Pendant ce premier voyage, nous nous sommes retrouvés un jour face à une jeune femme du village, dont nous avons eu l’impression, sur le moment, qu’elle était muette et qu’elle ne parlait qu’avec la langue sifflée. Elle a subitement disparu dans la nature. C’est elle qui nous a inspiré le personnage de Sibel. Nous avons par la suite passé du temps au café du village, qui est le centre du monde. Une seule route s’y déploie. Voir la vie s’y dérouler donne des dizaines d’idées de fictions par minute. On a construit graduellement le personnage de Sibel et notre histoire en écoutant les villageois, en nous nourrissant de leur vécu. Nous sommes revenus de nombreuses fois à Kusköy pour creuser le récit. Nous avons façonné Sibel comme un personnage de fiction, car notre envie était de faire l’expérience, pour notre 10e film ensemble, de diriger une vraie actrice."

- Guillaume Giovanetti et Çagla Zencirci (extraits du dossier de presse)

Quel film captivant ! Venu du documentaire, le couple franco-turc Cagla Zencirci et Guillaume Giovanetti a su impliquer la population dans un conte forestier qui prend, de plus en plus violemment, les contours d’un suspense politique sur le courage obstiné d’une jeune femme, et son émancipation — sociale, sexuelle — dans une société patriarcale. (Télérama)

Les genres de la fable engagée, du documentaire, du récit psychologique et du conte poétique vous paraissent inconciliables ? C’est pourtant le tour de force réussi par "Sibel", troisième long métrage de Çagla Zencirci et Guillaume Giovanetti. (Positif)

Un petit bijou né dans un village isolé de Turquie. Une fable progressiste. Un périple vivifiant. Et la confirmation d’un sacré univers à deux têtes, celles de Çagla Zencirci et Guillaume Giovanetti ! (Bande à part)

Un récit envoûtant porté par une actrice magnétique et une mise en scène sobre mais sensorielle. (Le Journal du dimanche)

Entre fable et conte réaliste, un film d’une beauté insigne sur le fond comme sur la forme. (Les Fiches du cinéma)

Partant d’un fascinant particularisme ethnologique pour aboutir à une subtile fable d’affranchissement, "Sibel" tient son pari d’équilibriste entre fiction et documentaire avec une maîtrise, une harmonie et une grâce prodigieuses. (Les Inrockuptibles)

Un film sensible, sensoriel, qui bat au rythme des pulsations de la nature, faisant ainsi écho aux sentiments. (Le Monde)

Un film de Guillaume Giovanetti et Çagla Zencirci
France, Turquie, Allemagne - 1h35

Prix du Jury Jeune et Prix de la Presse Locarno 2018

Prix du Public et Prix de la Critique aux Rencontres de Cannes

Prix du Public et Prix de la critique Cinemed 2018

La Presse

LES INVITES

Çagla Zencirci et Guillaume Giovanetti, duo basé à Paris, Istanbul et Lahore, ont réalisé plusieurs courts métrages et documentaires au Moyen-Orient, en Asie et en Europe En 2012, ils coréalisent Noor, leur premier long métrage tourné au Pakistan et présenté au Festival de Cannes dans la section ACID. Leur film suivant, Ningen, est tourné en 2013 au Japon. Sibel est leur troisième long métrage.

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