Information du : 19/11/2017

Makala

L'un des plus beaux films de 2017 - le plus beau ? - est un documentaire d'Emmanuel Gras. Nous aurons le plaisir de recevoir le réalisateur du 3 au 5 janvier pour trois rencontres exceptionnelles autour de cette oeuvre d'une force d'évocation proprement exceptionnelle. Comment mieux démarrer cette nouvelle année ?

En République Démocratique du Congo, un jeune villageois espère offrir un avenir meilleur à sa famille. Il a comme ressources ses bras, la brousse environnante et une volonté tenace. Parti sur des routes dangereuses et épuisantes pour vendre le fruit de son travail, il découvrira la valeur de son effort et le prix de ses rêves.

Un film pourvu d’une splendeur formelle telle que celle de Makala pourrait renvoyer aux oubliettes bon nombre de ces fictions d’auteur prisées pour s’accaparer l’esthétique du documentaire. Le troisième long-métrage d’Emmanuel Gras, lauréat de la Semaine de la critique à Cannes, est certes un documentaire pur jus, mais pas de ceux qui restent collés au « réel » le nez dans le guidon. Au contraire, la caméra d’Emmanuel Gras, réalisateur qui assure aussi la prise de vues de ses films, ne cesse de transfigurer les situations dont elle témoigne, pour leur conférer un souffle et une flamme qui savent puiser, quand il le faut, à l’imaginaire de la fiction, ou, pour être plus précis, des grandes mythologies ­humaines.

Un homme, un vélo, une route. Depuis Bovines (2012), qui s’intéressait à la vie des vaches, Emmanuel Gras a l’habitude de ramasser le principe de ses films en un concept sec et percutant. Mais s’il atteint ici à une forme supérieure d’émotion, ce n’est pas seulement grâce à l’incroyable mobilité de la caméra et aux perspec­tives épiques qu’elle dessine. De par sa simplicité et sa linéarité, Makala s’ouvre à une dimension allégorique, dans laquelle on peut voir une image limpide de la condition prolétarienne, voire, tout simplement, de la condition humaine. Kabwita, forçat de la terre, c’est l’homme condamné à traîner son lourd fardeau, le long d’une route sans fin et semée d’obstacles, qui ressemble à s’y méprendre à l’âpre cheminement de l’existence.

- Mathieu Macheret, Le Monde

On a presque la sensation de participer, de transpirer et de s'essouffler avec le personnage. Si la grandeur du cinéma réside dans sa puissance d'incarnation, de dévoilement, de renouvellement du regard, alors on sait que "Makala" est grand dès ses premières minutes. (Les Inrockuptibles)

Attaché au réalisme le plus sincère, Emmanuel Gras s’empare des magnificences des lumières alentour, astres et phares, composant des cadres superbes. (L'Humanité)

Emmanuel Gras fait plus que de documenter une réalité extérieure (...). Puisqu’il est un vrai cinéaste, il sublime cette réalité en révélant sa part d’étrangeté, de grandeur ou même de beauté, et il élève son personnage à hauteur de mythe en faisant résonner la condition humaine en ce seul être, sorte de Sisyphe incarné en un miséreux prolétaire africain. (Libération)

Image somptueuse, cadrages soignés, lumière naturelle choisie et quelques notes de violoncelle qui suggèrent une dimension existentielle. Emmanuel Gras ose la beauté de l'humain et de la matière pour filmer le travail. (Positif)

Après les champs et les vaches à 360 degrés de "Bovines", Emmanuel Gras trace sa route pour filmer une autre marche. Sur un autre continent. Dans un autre monde. Et pourtant nous partageons la même planète. "Makala" ou un périple documentaire fascinant. (Bande à part)

Ce documentaire épique et déchirant du réalisateur de « Bovines » sidère par sa beauté formelle entre road-movie onirique et quête initiatique. (Paris Match)

A chaque instant, on sent le cinéaste se poser des questions : comment filmer Kabwita sans l’humilier ? Comment l’aider ? La tendresse de son regard est la meilleure des réponses. (Télérama)

Entre thriller social et chronique métaphysique, "Makala" brûle de l’essence noire de son titre. Il en a l’éclat ténébreux et la dureté, qui est aussi celle de la vie de Kabwita, héros d’un voyage harassant. (La 7ème obsession)

MAKALA

Un film d'Emmanuel Gras
France - 2017 - 1h36
Grand Prix Semaine de la critique, Cannes 2017

Entretiens :

Dans la presse :

L'INVITE : EMMANUEL GRAS

Diplômé en 2000 en section Image de l'ENS Louis Lumière, Emmanuel Gras est un réalisateur français. Son approche à la fois sociale et poétique délaisse les conventions du langage documentaire pour une narration libre, visuelle et musicale, jouant avec le réel et les puissances du cinéma. Son premier long-métrage, Bovines, est présenté par l'ACID à Cannes en 2011 et nommé aux Césars du Meilleur Documentaire. En 2014, il co-réalise avec Aline Dalbis 300 hommes, documentaire qui nous immerge dans un Centre d'accueil de Marseille. Il remporte le Grand Prix à la Semaine de la Critique en 2017 avec son troisième film, Makala.

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