Information du : 18/03/2022

En nous

Quelques mois après sa venue pour J'ai aimé vivre là, le réalisateur Régis Sauder est de retour dans les salles du réseau pour accompagner son tout nouveau documentaire, En nous, qui fait suite dix ans plus tard à la belle aventure humaine de Nous, princesses de Clèves.

Il y a dix ans, Emmanuelle, professeure de français d’un lycée des quartiers Nord de Marseille, participait à un film avec ses élèves. A partir de l’étude de La Princesse de Clèves, Abou, Morgane, Laura, Cadiatou et les autres énonçaient leurs rêves, leurs désirs et leurs peurs. Tous se retrouvent aujourd’hui, les souvenirs se mélangent aux récits de leur vie et des obstacles à surmonter.
Que reste-t-il de leurs espoirs de liberté, d’égalité et de fraternité ? « Je sais bien qu’il n’y a rien de plus difficile que ce que j’entreprends », cette phrase du roman trouve plus que jamais écho en eux. En nous.

« Dans Nous, princesses de Clèves j’ai filmé ces adolescents à l’âge des possibles. Dix ans plus tard, que reste-t-il en eux des paroles formulées alors ? Que sont-ils devenus ? Qu’ont-ils fait de leur colère ? Qu’ont-ils gardé de l’école et de ce texte enseigné par leur professeure ? Aujourd’hui ils sont adultes, engagés dans leurs vies professionnelles et affectives ou sur le point de s’y installer.

Adolescents, ils avaient en commun un lycée, incarné aujourd’hui par Emmanuelle, leur professeure de l’époque qui y enseigne toujours. Elle a changé en restant à la même place et eux ont changé en se déplaçant : en quittant leur famille, leur quartier et parfois leur ville, Marseille.

Le film mesure cette distance parcourue en mettant en tension les images et les récits de l’époque et ceux d’aujourd’hui. Tout dans ce film est question de distance : celle qui les sépare de leur enfance et celle qu’il reste à parcourir pour atteindre leurs objectifs. A dix ans d’écart les images racontent la maturité de l’esprit et du corps, les changements de point de vue et de posture. »

« Tous ont aimé la première expérience cinématographique, ils ont conscience qu’ils vont à nouveau jouer leur propre personnage. Cette connaissance ne fait pas d’eux des comédiens mais des alliés de « mise en scène ». Dans Nous, princesses de Clèves, je faisais le pari cinématographique de la rencontre entre un grand texte de la littérature française et ces élèves d’un lycée en zone d’éducation prioritaire. Et malgré leur goût pour ce texte classique, leur grande compréhension des épreuves que traversait la princesse de Clèves, l’identification totale avec les personnages du roman pour certains, le film montrait que rien de tout ça ne garantissait leur réussite.

Le roman me permettait alors d’aller vers les élèves et leurs parents, le texte servait de base à nos échanges. Dans En Nous, ce sont les archives du premier film qui permettent de renouer, de mettre des images sur le passé mais aussi, pour le spectateur, de prendre la mesure du chemin parcouru sans nécessairement avoir vu Nous, princesses de Clèves. Elles sont une matière qui nous permet de revoir le passé pour éclairer le présent. »

- Régis Sauder, extraits du dossier de presse

"Construit autour de la voix off très littéraire d’Emmanuelle Bonthoux, la professeure, En nous brosse le portrait de jeunes gens qui, tant bien que mal, trouvent leur place dans une société fracturée et se libèrent des assignations. " L'Humanité

" Dix ans après Nous, princesses de Clèves, le documentariste Régis Sauder retrouve une partie de ses protagonistes. Ils et elles ont grandi, déchanté, mais ont avancé. Et les regarder fait un bien fou. " Bande à Part

" Empathique, le cinéaste les accompagne dans leur vie quotidienne, recueille leurs doutes, leurs ambitions brimées et leurs confusions amoureuses ainsi que l’empreinte, encore vibrante, des mots de la romancière du XVIIe siècle. Et il dessine en creux l’influence de l’enseignement public et de la littérature sur ces étudiants issus de quartiers dits difficiles. " L'Obs

" Régis Sauder retrouve les élèves et l’enseignante du lycée Diderot de Marseille avec qui il réalisa, voici dix ans, Nous, princesses de Clèves, et trousse un nouveau documentaire formidable d’humanité, de vie et de sociologie sur notre jeunesse. " Les Fiches du cinéma

" Un hymne à la jeunesse. " Positif

" De l’école au monde du travail, des terres fertiles de La Princesse de Clèves aux cahots de l’ascenseur social, En nous, singulier au pluriel, offre constamment le relief de l’intime à la reflexion politique. " Télérama

" La beauté d’En nous réside sans doute ailleurs que dans la curiosité attendrie des retrouvailles : c’est quand il se résout à l’austérité du portrait et accepte la normalité des vies présentes des jeunes gens que Sauder parvient à ériger des figures placidement héroïques. " Les Cahiers du cinéma

" Ils étaient magnifiques il y a dix ans, ils sont magnifiques aujourd’hui, intrinsèquement et devant la caméra de Régis Sauder l’humaniste, qui en captant l’intime touche à l’universel. " Culturopoing

" Positif mais pas naïf, ce documentaire soulignant la force que chaque protagoniste porte en lui en dit beaucoup sans grand discours. " Le Journal du dimanche

" En nous conserve cette légèreté qui faisait le charme du premier opus, tout en faisant apparaître les nouvelles morsures et entorses au pacte républicain, auxquelles les lycéens ont dû faire face. " Le Monde

" Une ode au service public – particulièrement à une école et son rôle majeur d’ascenseur social, en dépit de moyens exsangues – qui témoigne de l’immense talent de confesseur d’un cinéaste qui s’efface (en images comme en mots) derrière ceux qu’ils filment. " Première

" Un documentaire sans complexe, qui démontre que le multiculturalisme Français n’est pas nécessairement un frein à la réussite et à l’émancipation. " aVoir-àLire

EN NOUS

Un film de Régis Sauder
France – 2021 – 1h39

LES RENCONTRES

  • lundi 25 avril à 20h30
    La Salamandre, Morlaix

    Mar 26 à 20h30
    Le Quai des images, Loudéac

    mercredi 27 à 19h45
    Ciné Roch, Guéméné sur Scorff

    jeudi 28 à 20h30
    La Bobine, Quimperlé
    avec Chlorofilm

    ven 29 à 20h30
    Cinéma des Familles, Groix

L'INVITÉ :
RÉGIS SAUDER

Régis Sauder est né en 1970, à Forbach en Moselle. Après des études de neurosciences et un début de parcours dans des revues de vulgarisation scientifique, il s’oriente vers le cinéma documentaire et réalise en 2011 son premier long-métrage, Nous, princesses de Clèves, tourné à Marseille où il réside désormais. Il a signé depuis Être là (2012), Retour à Forbach (2017) et récemment J’ai aimé vivre là (2021) qui tous ont fait l’objet d’un soutien par Cinéphare.