Information du : 05/05/2024

Cycle Répertoire : "Perdus dans l'Espace"

Notre dernier cycle de la saison répertoire 2023/2024 vous emmènera loin, très loin ! Vous franchirez la porte des étoiles, participerez au côté de Doolittle à une mission d'exploration de vingt ans aux confins de la galaxie, vivrez l'expérience véridique d'un cosmonaute russe bloqué sur une station orbitale tandis que l'U.R.S.S. disparaît puis tenterez par tous les moyens de rejoindre la terre ferme aux côtés de Sandra Bullock... prêts à décoller ?

2001, L'ODYSSÉE DE L'ESPACE

Un film de Stanley Kubrick
Etats-Unis, Angleterre – 1968 – 2h21

« J’ai tenté de créer une expérience visuelle qui aille au-delà des références verbales habituelles et qui pénètre directement le subconscient de son contenu émotionnel et philosophique. J’ai eu l’intention de faire de mon film une expérience intensément subjective qui atteigne le spectateur au niveau le plus intérieur de sa conscience juste comme le fait la musique. Vous avez la liberté de spéculer à votre gré sur la signification philosophique et allégorique de ce film ». Cette phrase du réalisateur démontre bien toute la richesse que peut receler ce film mais au lieu de nous donner les réponses toutes faites, il préfère que chacun se fasse sa propre idée sur son sens philosophique ou métaphysique. Il est en effet important de répéter qu’il ne s’agit pas d’un film pour intellectuels et qu’il peut suffire de se laisser embarquer dans ce voyage vers l'inconnu, de s'y immerger sans a priori ni timidité, et les questions se poseront d’elles-mêmes à la fin ou au cours de la vision. Au premier degré, cette expérience hypnotique peut aussi très bien fonctionner même si les tenants et aboutissants resteront toujours obscurs pour certains : un poème n'a pas nécessairement besoin d'être compris pour être apprécié.

Un jour, Kubrick a l’idée de faire un film sur la notion d’une vie intelligente extraterrestre. Comme à son habitude, il se rue alors sur tous les documents existants qui traitent du sujet ; et devant l’évidence pour lui qu’une autre forme de vie intelligente existait ailleurs que sur la Terre, Avec le grand écrivain de science-fiction Arthur C. Clarke, ils accouchent d’un traitement préliminaire qui, retravaillé, deviendra le scénario de 2001. Le tournage se déroule sur 7 mois et la postproduction prend encore deux ans, le budget grossissant démesurément - 60% sont attribués aux effets spéciaux utilisés dans plus de 200 plans du film. Méticuleux comme jamais auparavant, Kubrick voit enfin son film sortir en 1968 : le résultat final est l’un des rares exemples de superproduction qui se révèle être en même temps un film expérimental. Mais il n'a pas été conçu sous cette forme elliptique au départ. Il devait être initialement quasi documentaire avec voix off et séquences d'interviews scientifiques ou métaphysiques. C'est en cours de tournage que Kubrick procède à d'importants changements, éliminant au fur et à mesure tous les éléments trop explicites du scénario et élaguant considérablement les dialogues. Par cette décision il n'a pas été loin d'atteindre le rêve qu'il avait toujours intérieurement souhaité, réaliser un film muet : « Il y a des domaines du sentiment et de la réalité qui sont inaccessibles à la parole. Les formes d'expression non verbales comme la musique et la peinture permettent d'y accéder, mais les mots sont un terrible carcan » dira t-il. » Erick Maurel, DVDClassik

DARK STAR

Un film de John Carpenter
Etats-Unis – 1974 – 1h25

"Dark Star est un premier film fauché, bricolé de A à Z, tourné sur une longue période par John Carpenter et Dan O’Bannon, deux camarades de classe de l'USC. On peut être étonné de retrouver au générique de ce film foutraque deux grands noms du cinéma fantastique. Il n’est qu’à voir la précision et l’intelligence de la mise en scène d’Assaut, tourné deux ans plus tard par Carpenter, et avec un budget également très réduit, pour comprendre que le cinéaste ne donne pas sa pleine mesure avec ce film. Idem pour un scénario parfois assez fin, très bien dialogué, mais qui n’a en rien la rigueur d’Alien, imaginé quelques années plus tard par O'Bannon. Le film se présente comme une pochade, un galop d'essai permettant à Carpenter et O'Bannon de faire leurs gammes. Il y a dans le film des petites victoires de mise en scène - comme un travelling arrière réalisé dans l'espace extrêmement exigu de la cabine de pilotage - et surtout une inventivité, une ingéniosité de chaque instant qui témoignent de l'émulation et de la motivation du groupe. Toutes choses typiques du film d'école finalement et si Dark Star finit par emporter l'adhésion, c'est qu'il a indéniablement quelque chose en plus, quelque chose qui fait que l'on se situe un peu au-delà du simple exercice de mise en scène.

On évoque souvent Dark Star comme une parodie de 2001 : l'Odyssée de l'espace. De fait, la discussion phénoménologique entre Doolitle et la bombe intelligente fait penser à celle entre Bowman et Hal, et bien d'autres séquences se réfèrent à ce film qui a profondément marqué Carpenter et O'Bannon. Mais les deux hommes ne se situent pas dans le registre de la parodie mais - s'il faut absolument faire un lien avec Kubrick - dans celui de l'hommage. Le film se rapprocherait d'ailleurs presque plus de Dr. Folamour, pour le thème de la bombe mais surtout pour le ton de farce absurde qui caractérise les deux films. La parodie aurait été facile et la réussite de Dark Star tient dans le fait de contourner cette voie toute tracée pour trouver un ton plus personnel, celui d'une comédie décalée teintée d'une étrange mélancolie". Olivier Bitoun, DVDClassik

OUT OF THE PRESENT

Un documentaire d’Andrei Ujica
Roumanie – 1995 – 1h32

"Quatre-vingt douze minutes : c’est le temps qu’il faut à la station Mir pour faire le tour complet de la Terre. C’est aussi, peu ou prou, la durée du film de montage d’Andrei Ujica, conçu à partir des images enregistrées à bord de la station orbitale soviétique puis russe pendant le séjour du cosmonaute Sergueï Krikalev. En mai 1991, l’officier de l’armée Rouge avait décollé de Baïkonour pour un long séjour dans les étoiles. Sa mission était prévue pour cinq mois, elle s’éternisa jusqu’en mars 1992… Parti d’URSS, Krikalev est revenu dix mois en plus tard en Russie. Boris Eltsine avait remplacé Mikhaïl Gorbatchev à la tête du pays. Et sa ville natale, Leningrad, était redevenue Saint-Petersbourg…

Out of the Present est un témoignage étonnant sur la vie à des centaines de kilomètres au-dessus de la Terre. Non sans humour. Les séances d’exercice physique dans l’étroit habitacle ou la séance de coiffure sont très drôles. Mais le film passionne surtout par le hiatus qu'il orchestre entre l’actualité mouvementée ici-bas (les archives télévisées des chars dans Moscou lors du coup d’Etat avorté d’août 1991), et les images sereines, apaisantes, comme « hors du présent », de notre vieille planète vue du ciel. Aux vidéos « amateurs » des cosmonautes eux-mêmes, Ujica a ajouté en prologue et en épilogue les plans majestueux filmés dans l’espace par une caméra 35 mm. Quand un journaliste demande à Krikalev ce qu’il pense de « tous ces changements politiques », le cosmonaute reste pensif, avant de répondre que le plus impressionnant, là-haut, est de voir les saisons défiler en accéléré devant son hublot. Un émerveillement partagé devant ces images des fleuves brillants de lumière, ces continents qui changent de couleur sous le mouvement des nuages". Télérama

GRAVITY

Un film d’Alfonso Cuaron
avec Sandra Bullock, George Clooney et Ed Harris
Etats-Unis – 2013 – 1h31

Les premières images, qui montrent une équipe d’astronautes au travail à l’extérieur d’une navette orbitale, sont exaltantes. George Clooney, qui a l’air d’avoir servi de modèle à Buzz L’éclair, s’amuse à virevolter dans l’espace avec sa combinaison, tandis que ses camarades vaquent à des occupations sérieuses et complexes. En même temps que l’ivresse de l’espace, on ressent aussi un vertige terrifiant, en se disant que si les propulseurs de Clooney tombaient en panne, il serait précipité dans le vide pour l’éternité. Cette impression de danger est confirmée par la suite, au fil d’un récit qui répète que dans l’espace, la vie ne tient qu’à un fil. Selon les circonstances, on peut avoir la tentation de le lâcher, et ou même le devoir de le couper. La plupart du temps, on a le réflexe de s’y accrocher.

En racontant comment une mission tourne mal, et ce qu’un individu est prêt à faire pour s’en sortir, Gravity est une métaphore des difficultés de l’existence. Tout le monde peut s’y identifier à un point qui renvoie à ce que le cinéma a de plus essentiel et primordial. En même temps, Gravity est un tour de force technique, pas seulement parce que les effets visuels sont innovants, mais surtout parce qu’ils sont déterminés par une mise en scène d’une intelligence rare. Il y a notamment une façon magistrale de varier les échelles. Sans changer de point de vue, on peut passer en quelques secondes d’un extérieur infini à l’intérieur confiné et claustrophobe d’une capsule. On a parfois même les deux sensations à la fois, lorsque l’immensité est contemplée par un astronaute, les reflets étant visibles à l’intérieur de la vitre de son casque !

En substance, Gravity est un film de survie. Le sujet a été mille fois décliné, mais ici, dans le cadre d’un opéra spatial, il soulève des milliers d’interrogations que chacun est libre d’élaborer. Il y est question (en vrac) de solitude, d’isolation, de l’homme face à lui-même et à l’univers, de l’infiniment grand et de l’infiniment petit, du masculin et du féminin, de ce qui nous rattache à la vie, du langage, de l’universel et du particulier. Au cours de son odyssée, Sandra Bullock (qui porte à elle seule toute la deuxième moitié du film) doit utiliser différents véhicules empruntés à différentes stations spatiales. Elle ne sait lire ni le russe ni le chinois, mais elle fait appel à son intelligence pour dépasser son incapacité à déchiffrer le mode d’emploi, et trouver ce qu’il y a de commun au-delà des différences. C’est une des métaphores de ce film qui touche à l’universalité avec une incroyable modernité et la simplicité de l’évidence.

Gérard Delorme, Première

CYCLE PERDU DANS L'ESPACE

De mai à fin août dans 25 salles du réseau Cinéphare

  • Plougastel Daoulas, L’Image
    25/05

    Gourin, Le Jeanne d’Arc
    sem du 29/05

    Plestin les grèves, Le Douron
    31/05

    Saint Brieuc, Le Club 6
    01/06

    Moëlan sur Mer, Le Kerfany
    11/06

    Saint Malo, Le Vauban
    12/06

    Guéméné s/ Scorff, Ciné Roch
    13/06

    Questembert, L’Iris
    16 et 18/06

    Le Faouet, Cinéma Ellé
    19/06

    Callac, L'Argoat
    28/07

    Arzon, La Locomotive
    à dater

    Carhaix, Le Grand Bleu
    à dater

    Douarnenez, Le Club
    à dater

    Huelgoat, Arthus Ciné
    à dater

    Le Quai des images, Loudéac
    à dater

    Morlaix, La Salamandre
    à dater

    Plougonvelin, Le Dauphin
    à dater

    Redon, Le Ciné Manivel
    à dater

    Saint Renan, Le Bretagne
    à dater

    Sarzeau, L'Hermine
    à dater
  • Plestin les grèves, Le Douron
    07/06

    Gourin, Le Jeanne d’Arc
    sem du 13/06

    Moëlan sur Mer, Le Kerfany
    09/07

    Saint Malo, Le Vauban
    17/07

    Guéméné s/ Scorff, Ciné Roch
    18/07

    Questembert, L’Iris
    21 et 23/07

    Quimperlé, La Bobine
    27/05

    Arzon, La Locomotive
    à dater

    Carantec, L’Etoile
    à dater

    Carhaix, Le Grand Bleu
    à dater

    Douarnenez, Le Club
    à dater

    Huelgoat, Arthus Ciné
    à dater

    Groix, Cinéma des Familles
    à dater

    Le Quai des images, Loudéac
    à dater

    Morlaix, La Salamandre
    à dater

    Plougonvelin, Le Dauphin
    à dater

    Redon, Le Ciné Manivel
    à dater

    Saint Renan, Le Bretagne
    à dater

    Sarzeau, L'Hermine
    à dater
  • Plestin les grèves, Le Douron
    03/05

    Moëlan sur Mer, Le Kerfany
    14/05

    Gourin, Le Jeanne d’Arc
    sem du 15/05

    Guéméné s/ Scorff, Ciné Roch
    15/05

    Questembert, L’Iris
    19 et 21/05

    Saint Malo, Le Vauban
    22/05

    Arzon, La Locomotive
    à dater

    Carhaix, Le Grand Bleu
    à dater

    Douarnenez, Le,Club
    à dater

    Huelgoat, Arthus Ciné
    à dater

    Le Quai des images, Loudéac
    à dater

    Morlaix, La Salamandre
    à dater

    Plougonvelin, Le Dauphin
    à dater

    Redon, Le Ciné Manivel
    à dater

    Saint Renan, Le Bretagne
    à dater

    Sarzeau, L'Hermine
    à dater
  • Quimperlé, La Bobine
    16/06

    Plougastel Daoulas, L’Image
    22/06

    Callac, L'Argoat
    22 et 23/06

    Gourin, Le Jeanne d’Arc
    sem du 26/06

    Plestin les grèves, Le Douron
    14/07

    Le Faouet, Cinéma Ellé
    17/07

    Moëlan sur Mer, Le Kerfany
    13/08

    Saint Malo, Le
    Vauban 14/08

    Questembert, L’Iris
    18 et 20/08

    Guéméné s/ Scorff, Ciné Roch
    22/08

    Arzon, La Locomotive
    à dater

    Carantec, L’Etoile
    à dater

    Carhaix, Le Grand Bleu
    à dater

    Douarnenez, Le Club
    à dater

    Huelgoat, Arthus Ciné
    à dater

    Groix, Cinéma des Familles
    à dater

    Le Quai des images, Loudéac
    à dater

    Morlaix, La Salamandre
    à dater

    Plougonvelin, Le Dauphin
    à dater

    Saint Renan, Le Bretagne
    à dater

    Sarzeau, L'Hermine
    à dater

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